Société

Tout est une question de perspective

Léa Chouinard, Mont Notre-Dame 10 janvier 2020

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais il y a énormément de raisons qui me freinent à faire du sport. Par exemple, la température. Il fait trop chaud. Il fait trop froid. Ou pire encore, il pleut! Mes cheveux!

En écrivant cet article, j’ai réalisé que la grande majorité de mes craintes se résumaient en deux mots : LES AUTRES !

Imaginez que je tombe et que je suis avec des amies, c’est la honte. Ou si j’ai mal, il faut le cacher pour ne pas avoir l’air faible. Si mes amies me disent que je pue, qu’est-ce que je fais? C’est vraiment gênant! Mon look ou mes équipements ne sont pas tops. Mes bâtons de ski sont vieux et démodés et ne s’agencent pas avec mes skis ou mon ensemble de neige alors que mes amies ont toutes le petit kit à la mode. C’est la honte! Sans oublier : les compétences des autres. Arriver la dernière, le visage tout rouge et plus essoufflée et en sueur que les premiers arrivés, c’est carrément gênant. Ou alors lorsque je dois m’exécuter et lancer un ballon au panier alors qu’il y a tout un public assis sur le banc à me regarder. Si c’est des gars, c’est encore plus gênant. Vive l’école de filles. 😉

Toutes ces raisons expliquent pourquoi je ne suis pas une athlète de haut niveau. 

Ça peut paraître étrange, mais j’ai aussi besoin des autres pour faire du sport. Eh oui, toute seule, je n’ai aucun intérêt à faire ce genre d’activités! Ça ne va pas bien mon affaire! Qu’est-ce que je vais faire avec ça? Et si je remplaçais «les autres» par «moi»?  Qu’est-ce que ça donnerait ? Essayons pour voir.

Si je trouve drôle que quelqu’un tombe, ça peut aussi être drôle que ça soit moi. Je pourrais rire de moi au lieu d’essayer de camoufler ma chute.

Pour ce qui est de puer, il pourrait être plus drôle de l’avouer que d’essayer de me mettre à l’écart. Ouais, je pense que je serais une des premières à rire si une fille déclare : «Attention les filles! Tenez-vous à l’écart, je pue!» 

Quant aux propos sur mon look ou sur mon équipement, je pourrais me dire qu’il faut vraiment manquer de sujets de conversation pour dire : «As-tu vu sa tuque n’est pas assortie avec son pantalon?» 

Si je suis intimidée par les compétences des autres et que je n’essaye pas, il y a de fortes chances que je reste mauvaise. 

Si je me laisse distraire par ceux qui sont sur le banc, mon attention n’est pas entièrement sur le panier, alors j’aurai beaucoup plus de chance de rater la cible. 

Tout cela est facile à dire, mais pas si facile à faire. Je crois que c’est le défi que je vais me donner pour la prochaine année. Aussi, je pourrais essayer d’accorder plus d’importance au plaisir que j’ai à jouer et à faire des activités physiques avec mes amies et ma famille plutôt que de me soucier des autres. 

Ouin, c’est curieux l’écriture. Je ne pensais pas que mon article prendrait cette direction. Disons qu’il m’a permis de réfléchir.

Bonne réflexion à vous aussi…

Léa Chouinard Mont Notre-Dame