Vie scolaire

Marguerite Fournier: féministe de nature

Élielle Bernard, Mont Notre-Dame 19 février 2021

Ce texte vient d’un travail de français sur les femmes féministes et je le trouve très bon, alors le voici dans le journal le M.

Qui a décidé que les filles doivent travailler à l’intérieur, alors que les garçons s’occupent de la ferme? Je ne le sais peut-être pas, mais en tout cas, je sais que ce n’est pas Marguerite Fournier! Au contraire, elle préférait de loin s’occuper des champs plutôt que des tâches domestiques. Quand on connaît son enfance, sa vie personnelle et sa vie familiale, on reconnaît tout de suite qu’elle est une féministe dans l’âme.

Enfance

Marguerite Fournier, surnommée Margo, était très responsable. Il le fallait bien, avec ses nombreux frères et sœurs! Bien qu’elle n’était pas du genre à prendre les devants, une foule d’idées fourmillaient dans sa tête. « Je me souviens que Margo disait toujours ses idées à Mado ou à Monique (deux de ses sœurs) pour qu’elles les disent et les défendent à sa place. », m’a raconté sa petite sœur (ma mère). En effet, Marguerite aurait vraiment voulu que ses frères l’aident dans la maison, elle qui faisait sa part à la ferme. Bref, cette jeune fille n’a jamais eu peur de se salir les mains, peu importe ce que les autres en pensaient.

Vie personnelle

Dès l’âge de 19 ans, Marguerite a commencé à travailler en tant qu’éducatrice spécialisée avec des adolescents atteints de troubles comportementaux dans une sorte de DPJ. C’était sur une ferme et fidèle à ses valeurs, gars et filles se partageaient également les tâches. Vers 23 ans, elle s’est acheté une moto, ce qui est rarissime pour une femme à cette époque. Un an plus tard, Margo a arrêté de travailler et c’est aux alentours de cette année-là qu’elle a fait la rencontre de Constant Gallant, son futur conjoint.

Vie familiale

Le mariage n’a jamais fait partie des valeurs de Marguerite. Indépendante, cette femme ne voulait dépendre de personne. C’est pourquoi lorsque Margo et Constant ont commencé à sortir ensemble il a été établi très vite qu’ils ne se marieront pas. Constant, qui partageait entièrement son opinion sur les différences de genre, n’a pas protesté. Plus tard, ils sont devenus parents de deux merveilleuses filles, Vicky Anne Fournier Gallant et Chloé Gallant. (Marguerite ne donna pas son nom à sa seconde fille, car, avec sa première, elle trouvait que c’était long.) Eh bien oui, cette femme modèle n’a pas pris le nom de son compagnon. C’est malheureusement en 1995, après 35 ans de vie, que Marguerite Fournier et Constant Gallant ont quitté notre monde à la suite d’un accident de voiture. Leurs deux enfants ont été laissés aux soins de l’oncle et de la tante de ces derniers.

En conclusion, Marguerite Fournier était une femme qui, depuis son plus jeune âge, était totalement contre le sexisme. Ses valeurs se sont perpétuées à travers les gens qu’elle a côtoyés, notamment les adolescents dont Margo s’occupait, son conjoint et, plus tard, ses enfants. J’espère qu’à partir de maintenant, quand vous allez entendre parler de féminisme, vous ne penserez pas seulement à des femmes qui ont fait des choses exceptionnelles, mais aussi à celles qui, dans leurs comportements et/ou dans leurs actions, ont fait une différence.

Photo de couverture : Marguerite Fournier sur sa moto. 

P.S. Marguerite Fournier est ma grand-mère maternelle. Comme vous l’avez sûrement deviné, je n’ai jamais connu Marguerite. J’ai fait ce texte sur elle, car cela m’a permis d’en apprendre plus sur ma grand-mère, dont ma mère m’a tellement parlé!

Élielle Bernard Mont Notre-Dame