Projet personnel Société

L’élection d’un président aux États-Unis en bref

Collaboration spéciale, Mont Notre-Dame 12 janvier 2021

Projet personnel d’Èva Lecours-Bélisle, élève de 5e secondaire

Il y a quelques semaines a eu lieu le vote final de l’élection du nouveau président aux États-Unis. Comme à chaque élection américaine, les grands électeurs élus dans chaque État ont reçu le mandat de participer au vote symbolique confirmant l’élection du président désigné. Sachant que les élections chez nos voisins du sud sont plutôt complexes, il est important de pouvoir démystifier et comprendre les étapes menant à la désignation d’un président.

Voici donc un résumé des principales étapes d’une élection présidentielle américaine.

  • L’élection interne dans chaque parti

La toute première étape consiste pour chaque parti à élire, parmi ses candidats, le représentant désigné du parti qui fera campagne à la course à la présidence. Donc, les deux partis majeurs du pays, les démocrates et les républicains, élisent chacun un candidat qui se présentera à la présidentielle.

Le candidat élu de chaque parti se choisira par la suite un colistier avec qui il fera équipe tout au long de la campagne.  Généralement, suivant une victoire à l’élection, le colistier du candidat présidentiel élu sera nommé comme vice-président. 

Lors de l’élection des partis en  2020, les républicains ont désigné Donald Trump qui a choisi de faire équipe avec Mike Pence comme colistier.  Tous deux sollicitaient un second mandat. Les démocrates, quant à eux, ont élu Joe Biden pour les représenter.  Monsieur Biden a pour sa part décidé de prendre madame Kamala Harris pour le seconder dans la campagne présidentielle.

  • La campagne électorale

En juin, après avoir pris la décision finale du choix de leurs représentants respectifs pour l’élection, la campagne électorale proprement dite débute. Non seulement elle permet aux candidats des partis de se faire connaître et de présenter leurs plans,  idées et opinions, mais elle permet aussi de créer un lien entre les candidats et les futurs électeurs. 

  • Le vote des électeurs

Le 3 novembre, la population est appelée à voter et se rend aux urnes pour faire entendre sa voix. Chaque État est divisé en multiples comtés. Plus un État est populeux, plus cet État possède de comtés. À titre d’exemple, la Californie, qui compte une population d’environ 38,56 millions de personnes, est divisée en 55 comtés ce qui lui permet d’élire 55 grands électeurs. En contrepartie, le Wyoming, qui détient une population d’environ 570 000 personnes, ne peut élire que 3 grands électeurs. Le poids d’un comté est donc proportionnel à sa population.

Dans chaque comté se présentent donc les grands électeurs qui s’affichent en tant que représentants d’un parti. La population, plutôt que de voter pour le candidat qu’elle souhaite voir à la présidence, vote pour un grand électeur et par le fait même pour un parti.  Par exemple, un électeur qui souhaiterait voir le candidat républicain à la présidence devrait voter pour le grand électeur républicain de son comté. 

Afin de gagner l’élection présidentielle, un candidat doit avoir obtenu le vote de 270 de l’ensemble des 538 grands électeurs. Un élément clé des élections américaines est que la majorité des États sont généralement déjà associés à un parti. Par exemple, la Californie est reconnue comme étant un État démocrate et le Texas un État républicain.

C’est alors qu’entre en jeu ces États qui sont communément appelés les «swing states» ou états pivots. Ce sont des États indécis dont personne ne peut prévoir le résultat et qui, d’une élection à l’autre, changent de camp politique.  Ce sont ces États clés que les candidats de la course vers la présidence chercheront à convaincre. De bons exemples de «swing states» sont la Floride, l’Arizona et l’Iowa.

Le système politique américain applique une méthode de «Winner-Take-All»

Une des principales raisons pour laquelle le système politique américain est intensément critiqué est qu’il applique une méthode de «Winner-Take-All» qui fait en sorte que si, par exemple, 35 grands électeurs démocrates étaient élus en Californie, les démocrates gagneraient tous les grands électeurs de l’État (55), les seules exceptions étant le Maine et le Nebraska où la logique «Winner-Take-All» n’est pas applicable. 

En effet, le Maine et le Nebraska utilisent une forme d’attribution proportionnelle. Cette logique consiste à donner deux des grands électeurs au gagnant du vote populaire de l’État, puis d’ensuite attribuer les grands électeurs restants au parti gagnant de chaque circonscription. Par exemple, au Nebraska, le gagnant du vote populaire obtient par défaut deux grands électeurs et les trois électeurs restants sont attribués au gagnant de chaque comté.

  • Vote des grands électeurs

Le 14 décembre, tous les grands électeurs se réunissent afin de réaliser un vote symbolique confirmant l’élection du président. Ces derniers sont tenus de voter pour les candidats ayant gagné leur État (à l’exception du Maine et du Nebraska). Par exemple, si un grand électeur républicain s’est fait élire par la population de son comté mais que l’ensemble de son État (vote populaire) a été gagné par le parti démocrate, il se doit de voter pour l’élection du candidat démocrate.

  • Inauguration du président 

Finalement, le 20 janvier (ou le 21, si le 20 est un dimanche), c’est l’inauguration du  nouveau président. Cette cérémonie concrétise le passage du pouvoir d’un président à l’autre et souligne le début du mandat du nouveau président.

Collaboration spéciale Mont Notre-Dame