Mieux-être

Des tattoos, des vêtements: 18 ans et des projets à l’infini

Marie-Pierre Demers, Finissante du Mont Notre-Dame 21 février 2019

13 novembre 2018. Salle des employés du Walmart. C’est là que j’attends Alec Ruel-Bilodeau, jeune tatoueur en devenir. Pour le moment, c’est un employé du Walmart tout comme moi, d’ailleurs.

En arrivant, il s’emballe déjà. Il me parle de deux projets qui s’en viennent pour lui. Ses deux premiers tatouages qu’il va exécuter: une croix inversée sur un bras et un tattoo tiré de l’animé japonais One Piece qui couvrira un dos entier.

Avant d’entamer pour de bon l’entrevue, mon invité doit me faire attendre un petit peu: « Attends, il faut que je fasse chauffer mon lunch. »

Alec de retour, nous commençons par parler du coût des tatouages. Il me mentionne qu’il va fonctionner de trois façons pour charger ses clients. La première: si c’est lui-même qui veut tester un tatouage sur quelqu’un, le tatouage sera gratuit. La deuxième, si c’est un tatouage qu’un client a choisi, mais qui est relativement simple et qui lui permet de se pratiquer, chaque tatouage va avoir son coût. La troisième, si c’est un tatouage qu’un client a choisi, qui demande pas mal de travail, il va demander 100$ de l’heure.

Alec a en quelque sorte cette philosophie: Montre-moi tes tattoos. Je te dirai qui tu es.

« Tous mes tattoos ont une signification, même si c’était un flash [dessin déjà fait par le tatoueur] d’un tatoueur. Il faut que je sois capable de faire un lien avec ma vie », dit-il. 

Il me montre son tatouage de Lego sur son bras. Tatouage significatif et qui explique en quelque sorte son intérêt pour le tatouage: « Quand j’étais jeune, j’avais de la misère, j’étais pas mal malade et ma tante m’achetait des Lego pour que je joue avec à l’hôpital. Je suis devenu créatif, je me suis mis à dessiner. À dessiner des Lego. Les tattoos, c’est des dessins, mais sur le corps. C’est quand même hot.  En regardant les tattoos de quelqu’un, on peut connaître son histoire », raconte-t-il.

Au fil de l’entrevue, d’autres employés du Walmart s’ajoutent à notre table et participent activement à la discussion. Il y en a une qui veut se faire tatouer un hérisson, l’autre une abeille et un qui s’est fait tatouer un loup. En effet, l’art du tatouage, ça fait jaser et ça touche de plus en plus de gens!

Pour Alec, une formation en tatouage importe peu, l’important, c’est de savoir dessiner. Malgré tout, il économise pour suivre une formation en tatouage. «À un moment donné, j’avais un projet de manga avec des amis. Un de mes amis dessinait pis je le trouvais vraiment bon. Mais j’ai réalisé que c’était pas ça. Chacun a son style. Moi, c’est plus irréaliste. Mettons, si je te dessine une lampe, ça va pas avoir l’air d’une vraie lampe, ça va avoir l’air d’un dessin. » 

Malgré le fait qu’il est un fan de tattoos, Alec a quelques réserves: le Stick and Poke, les tatouages au visage et les tatouages qui ont une signification qui est plutôt «dans le moment», qui ne sont pas liés à des souvenirs forts . 

Petite mise à jour : il y a déjà quelque temps que j’ai rédigé cet article. Alec a légèrement mis de côté le tatouage pour se concentrer davantage sur la création de patchs pour les vêtements. Vous pouvez voir ses premiers modèles ci-dessous:

Marie-Pierre Demers Finissante du Mont Notre-Dame