Culture Vie scolaire

En route vers le Mexique!

Elhana Beaulieu, Finissante du Mont Notre-Dame 31 janvier 2018

En collaboration avec Éléonore Liang

Et c’est un nouveau départ! Le 4 novembre dernier, c’étaient les Mexicaines qui quittaient le Québec, après un séjour de deux mois. Plus récemment, le 20 janvier, ce sont nos trois filles du Mont participant à l’échange, Éloïse Lanthier, Néva Lupien-Phaneuf et Arielle Navette, qui se sont envolées pour le Mexique. Nous profitons donc de cette occasion pour vous parler de ce pays plein de contradictions et à la culture riche, qui laissera sûrement sa marque sur nos courageuses compatriotes.

 

 

Voici le Mexique: 2 millions de km2, dont plusieurs îles autres que la péninsule principale, et 130,5 millions d’habitants, faisant de lui le 11e pays le plus peuplé de la planète. C’est une contrée montagneuse, hôte de près de 12% de la biodiversité mondiale, qui est cependant menacée par la déforestation. On y trouve de nombreuses richesse minières dont de l’or et de l’argent, mais aussi du gaz naturel et du pétrole, importants dans l’économie, avec le tourisme et l’agriculture. Sa capitale, Mexico, est à ce jour la deuxième ville la plus peuplée d’Amérique, après New York. Elle a également été construite sur les fondations de l’ancien empire aztèque, et on retrouve dans la structure du Palais national plusieurs matériaux provenant du règne de Moctezuma, dans les années 1500.

Petit historique du pays

Malgré les idées reçues, une société organisée et hiérarchisée existait en Amérique, notamment au Mexique, bien avant l’arrivée des colons. En effet, depuis plus de 30 000 ans, des population indigènes comme les Olmèques, puis les Mayas et finalement les Aztèques y vivaient, peuplant les différentes régions et établissant même parfois des empires. Les Aztèques ont d’ailleurs dominé jusqu’à l’arrivée des Espagnols une grande partie du territoire, imposant une «taxe» ainsi qu’une soumission à leur Empereur à tous les habitants, en plus de diriger cet empire d’une capitale, Tenochtitlán, aujourd’hui Mexico. Ces nombreux peuples, tous avec leurs traditions distinctes, ont laissé leur trace sur le Mexique que l’on connait aujourd’hui, malgré les efforts des colonisateurs pour effacer ces cultures et les remplacer par la leur.

En 1519 débute ainsi la colonisation espagnole. Cette dernière, qui durera trois siècles, influencera encore plus la culture locale, vis-à-vis de la langue, évidemment, mais aussi de la présence de la religion catholique et du haut pourcentage de population métissée. Ce sont les conquistadors, ces explorateurs espagnols, qui se sont alliés à des tribus et ont ainsi vaincu les Aztèques. Ayant conquis le territoire, ils le nommèrent la Nouvelle-Espagne. À l’époque, cela englobait également une bonne partie du sud des États-Unis. L’esclavage des populations locales dans les mines d’argent, ainsi que les champs de canne à sucre et de café ont permis la prospérité de l’Espagne, mais ont aussi contribué, avec les maladies amenées d’Europe, à une génocide monstrueux: à la fin de l’occupation, 80% des amérindiens avaient été décimés.  

 

 

Cette période est suivie d’un autre moins connue, soit une domination française sur l’Espagne, donc sur le Mexique également, à l’époque des folies napoléoniennes. C’est majoritairement ce qui provoquera les premières grandes révoltes du peuple, vers 1800. En 1813, une première déclaration d’indépendance est créée, puis signée en 1821, et finalement reconnue par l’Espagne en 1836, plus de dix ans plus tard. C’est également à cette époque que les futurs états américains, comme le Texas, se séparent du Mexique pour se joindre aux États-Unis. Des territoires convoités par les deux partis causeront ainsi une guerre d’un peu plus d’une dizaine d’années, dont quelques années d’occupation américaine au Mexique. Ce dernier cèdera finalement plus de 40% de son territoire, dont les futurs Californie, Nouveau-Mexique, Arizona, Nevada, Utah, ainsi qu’une partie du Colorado et du Wyoming.

En 1861, la France, dirigée par Napoléon III, convoite à nouveau le Mexique, désirant en faire une puissante colonie. Des troupes françaises envahiront ainsi le pays, pour finalement se retirer quatre ans plus tard, avec la fin de la guerre de Sécession et une rare alliance Mexique-États-Unis.

Le XXe siècle est, quant à lui, un siècle d’instabilité au Mexique. Sa population s’est lentement et tardivement urbanisée; 90% était rurale vers 1900, pour peu à peu diminuer jusqu’à 50% dans les années 60. 1910 est marqué d’une révolution sanglante: le peuple, mécontent, cause l’avènement de clans révolutionnaires ennemis, qui se battront pour le pouvoir jusqu’en 1930. La religion est un autre sujet qui causera des conflits à l’intérieur même du Mexique, à cette époque agitée.

Finalement, après presque 60 ans de dictature, la démocratie triomphe en 2000. Aujourd’hui, malgré la corruption omniprésente, le Mexique est un pays changé et plus stable économiquement et politiquement, dirigé par son président Enrique Peña Nieto depuis décembre 2012.

Culture

Ensuite, la culture mexicaine, riche et diversifiée, n’a rien à envier à son histoire. En plus de sa langue nationale, l’espagnol, 7% de la population a comme langue maternelle un des soixante dialectes indigènes du pays. La gastronomie locale, aux nombreuses influences, est un autre élément culturel important au Mexique. Nommée depuis 2010 au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité (UNESCO), elle est caractérisée par des mets épicés, l’utilisation fréquente de maïs, d’avocats ou de piments, ainsi que des mets comme les tacos, fajitas, enchiladas, ou la fameuse tequila. De plus, il ne faut pas oublier que ce sont les Mayas, peuplade indigène du Mexique, qui ont inventé le chocolat chaud, qu’ils servaient alors pimenté et auquel ils attribuaient plusieurs propriétés bienfaitrices.

La culture mexicaine, riche et diversifiée, n’a rien à envier à son histoire

Le Mexique est également un pays de fête. Effectivement, de nombreuse célébrations y prennent place tout au long de l’année, comme les quinceañeras, ou fête des 15 ans d’une jeune fille, ou la plus connue fête des morts, qui met en scène un des concepts centraux de la culture locale, honorer ses ancêtres.  Vers la fin d’octobre ou le début de novembre, des parades, des autels, des offrandes et des costumes de squelettes colorés sont au menu, afin de prendre un moment pour se rappeler nos proches défunts.

Malgré cette culture intéressante, le Mexique présente des problèmes majeurs. En effet, le haut taux d’alphabétisation, qui se situait à  94,47% en 2015, la pauvreté, une des causes de ce dernier problème, la corruption politique et la lutte contre le crime organisé sont des enjeux actuels du pays, qui semble tout de même dans la bonne voie.

Guadalajara

Les trois élèves participant à l’échange passeront la majorité de leur temps à Guadalajara, la deuxième plus grande ville du Mexique en terme d’habitants. Son agglomération en compte plus de 4 millions. Au moment de rencontrer les Mexicaines, elles nous disaient envier le sentiment de sécurité du Québec. Cependant, Guadalajara est probablement la grande ville du pays la plus sécuritaire et familière pour nous, Occidentales typiques.

La ville est fondée en 1532 et son nom lui est donné en l’honneur de la cité natale du vainqueur de l’Empire Aztèque, Nuño Beltrán de Guzmán: Guadalajara, en Castille. Les Espagnols voulaient consolider leurs conquêtes et être en mesure de se défendre contre les attaques des Autochtones. Au fil des ans qui ont suivi sa fondation, la ville a changé quatre fois d’emplacement. Ces déplacements se faisaient dans le but d’avoir un meilleur approvisionnement en eau, en raison d’un manque de ressources naturelles, de s’éloigner des tempêtes de sable ou encore de fuir les Autochtones. C’est en 1542, 10 plus tard, que Guadalajara est fondée à  l’emplacement qu’elle occupe encore aujourd’hui.

Contrairement à plusieurs villes coloniales, Guadalajara n’a pas conservé son organisation urbaine d’origine. En effet, en 1950, un projet pour faire de la place aux avenues, stationnements souterrains, centres commerciaux et autres a entraîné la démolition de nombreux bâtiments anciens. Seuls les plus majestueux sont restés, la ville marie ainsi les sculptures modernes et les bâtiments coloniaux restaurés. On peut facilement distinguer La Cathédrale qui occupe le coeur de la ville. Elle est caractérisée par ses tours jumelles du style néo-gothique et par sa coupole centrale qui, comme le reste de la cathédrale, s’apparentent au style de la renaissance espagnole.

 

 

C’est à proximité de la ville qu’ont vu le jour les mariachis et la tequila. L’ensemble traditionnel des mariachis est né vers le 19e siècle et était généralement composé de quelques musiciens jouant d’instruments à cordes. Les trompettes furent ajoutées à leurs instruments vers les années 1920 dans le but d’obtenir un son plus puissant. L’origine exacte des mariachis est mitigée, mais cette musique vient assurément de l’état mexicain de Jalisco, dont la capitale est justement Guadalajara. Quant à la boisson nationale, pour être appelée ainsi, elle doit absolument être produite dans l’état de Jalisco. Cet alcool est produit à partir de l’agave bleu, dont les champs se situent autour du village de Tequila, en Jalisco.

À Guadalajara, on peut visiter plusieurs musées, se promener dans la ville et s’arrêter pour visiter les nombreuses places ou encore pour admirer les fresques. Ces peintures offrent une vision de l’histoire du Mexique et elles représentent son identité moderne. Guadalajara peut même être comparée à la Florence du Mexique! Il y a également moyen de se prélasser sur les plages des alentours et de visiter le zoo qui compte près de 400 espèces.

En conclusion, on souhaite un bon séjour à nos filles du Mont, dans ce pays des plus particuliers, historiquement et culturellement riche !

Sources des images non-libres de droits:

Peinture historique: Deadline

Plage: Héliades Label Évasions

Carte: Sutori

Elhana Beaulieu Finissante du Mont Notre-Dame