Culture

Le Mexique au Mont

Eleonore Liang, Finissante du Mont Notre-Dame 7 novembre 2017

Écrit en collaboration avec Elhana Beaulieu.

Voilà, elles sont parties.

Après un séjour de près de deux mois au Québec, les Mexicaines sont retournées chez elles, à Guadalajara, cette fin de semaine. Nous profitons donc de l’occasion pour vous raconter la petite histoire de l’échange au Mexique, mais surtout ce que les Mexicaines de l’édition 2017-2018 (Scarlet, Gina et Ana) et les élèves de l’an dernier (Eléa et Juliette) ont à dire sur leur expérience.

Qu’est-ce que l’échange avec le Mexique?

C’est quelques années après l’arrivée de notre professeure d’espagnol, Isabel Iglesias, que l’échange avec le Mexique a débuté; il y a de ça environ vingt ans. Au départ, c’est le directeur de l’époque, Jacques Duquette, qui s’occupait de faire les démarches pour accueillir les Mexicaines chez les filles du Mont et l’inverse. Si Isabel n’avait pas pris en main le projet quelques années plus tard, l’échange au Mexique aurait cessé d’exister au Collège Mont Notre-Dame. Désormais, cela se fait avec la collaboration de l’organisme Échanges culturels et linguistiques Québec Inc. qui organise des échanges avec des élèves d’écoles secondaires du Québec et des élèves du Mexique.

Ses objectifs sont:

  • De permettre aux élèves des deux cultures de vivre une expérience internationale et de s’ouvrir sur le monde;
  • de perfectionner leur espagnol ou d’apprendre le français (pour les Mexicaines);
  • de découvrir une autre culture en visitant la région d’accueil;
  • de connaître un autre système scolaire;
  • de développer l’autonomie.

Les élèves sont jumelées avec une autre fille proche en âge du Mexique ou du Québec, selon l’origine, et elles habiteront ensemble pendant seize semaines au total. Les premières huit semaines, à partir du début septembre, ce sont les Mexicaines qui sont venues nous visiter. Au mois de janvier, ce sera au tour de nos trois élèves du Mont de partir découvrir le Mexique. Vivre dans un univers essentiellement francophone ou hispanophone favorisera l’apprentissage de la langue, l’immersion étant admis comme moyen le plus efficace d’apprendre un autre langage que le nôtre.

L’avis des élèves participant à l’échange (Mexicaines et Québécoises)

Nous savons que les objectifs du programme ont été atteints, car les anciennes à qui nous avons parlé nous ont mentionné avoir acquis beaucoup d’autonomie et d’indépendance, avoir vécu une expérience dont elles se rappelleront toute leur vie et avoir réalisé à quel point l’espagnol est une langue importante et utile, notamment pour leurs voyages ultérieurs. «Je sais pas comment j’ai fait pour vivre sans ça !», nous a confié une ancienne du Mont, en parlant de la langue hispanique. L’échange leur a aussi permis de se faire plein de nouveaux amis, de connaître un mode de vie différent et de sortir de leur zone de confort, pour en émerger grandies. «On a vécu des choses différentes des gens qui font leur routine […] Pendant deux mois, tu vas juste vivre une autre vie […] C’est incroyable.»

«On a vécu des choses différentes des gens qui font leur routine […] Pendant deux mois, tu vas juste vivre une autre vie […] C’est incroyable.»

D’autres éléments qui ont plu aux filles d’ici sont la nourriture et l’esprit zen qui règne au Mexique, où le temps n’est pas vu de la même façon, un peu à la manière de la dolce vita italienne. Le mode de vie mexicain est effectivement axé sur le laisser-aller, au contraire de beaucoup de filles du Mont qui, comme le dit Isabel, «font partie de la catégorie stress dans le plafond.» Les Mexicaines, quant à elles, envient notre sécurité. En effet, habitant dans la seconde ville la plus peuplée de leur pays, où la criminalité reste un problème majeur, elles ne peuvent vraiment se promener le soir sans une certaine crainte, comme elles le peuvent ici.

Côté préparation, plusieurs avouent avoir laissé la vie suivre son cours, sans que leur expérience en soit affaiblie. Cependant, certaines des Mexicaines que nous avons accueillies avaient pris des cours avec des enseignants de français. Mais en arrivant au Québec, surprise! Un tout autre accent les attendait, avec ses expressions et ses particularités bien à lui.

La plupart des filles qui ont audacieusement participé se sont décidées à faire le grand saut pour justement acquérir une certaine aisance dans une langue autre que la leur, vivre quelque chose d’unique, que peu de gens expérimentent au cours de leur vie. Certaines y ont longuement pensé, d’autres y sont allées sur un coup de tête ou sur le conseil d’amis, de soeurs l’ayant déjà fait et ayant apprécié l’expérience. Certaines n’ont pas réalisé l’ampleur de ce qu’elles allaient vivre quand elles ont rempli l’inscription; le choc et l’émerveillement ont été encore plus grands quand elles sont parties pour  l’autre bout du continent, dans un pays pas si loin mais pourtant si différent du leur.

Plusieurs ont hésité entre l’échange et le voyage humanitaire tous deux offerts en secondaire 5, mais comme le dit Isabel, il est possible de faire un voyage humanitaire n’importe quand, alors qu’une telle occasion ne se représentera probablement jamais. «Quand est-ce que tu peux manquer deux mois d’école ? Maintenant.»

 «Quand est-ce que tu peux manquer deux mois d’école? Maintenant.»

D’ailleurs la durée de l’échange est une des questions les plus fréquemment posées: pourquoi deux mois, alors que plusieurs écoles offrent des séjours de six mois, voire un an ? Le train de vie des filles de secondaire 5, bien rempli sans être infernal, notamment avec le projet personnel, explique ce choix.

Quant aux Mexicaines, en plus des raisons ci-haut, un autre élément important a pesé dans la balance : leur connaissance du Canada, un pays qu’elles semblent toutes beaucoup apprécier voire idéaliser et que certaines comptent même habiter un jour. Quand on leur demande si elles veulent revenir chez nous dans le futur, elles sont unanimes: «Oui!». À pourquoi, la réponse qui revient le plus est «La neige!» Le sirop d’érable et la poutine sont aussi mentionnés.

Finalement, l’échange au Mexique semble être une expérience enrichissante, une occasion pour toutes celles qui désirent améliorer leur espagnol et essayer un nouveau mode de vie dépaysant. Futures filles de secondaire 5, qu’attendez-vous ?

Gina, Éloïse, Arielle, Néva, Scarlet et Ana

Source de la photo en arrière-plan : WallpaperCave

 

Eleonore Liang Finissante du Mont Notre-Dame