Projet personnel

Le chemin emprunté par l’animation pour qu’elle se rende dans votre salon (1/3)

Collaboration spéciale, Mont Notre-Dame 14 janvier 2020

Projet personnel de Pénélope Boisvert, élève de 5e secondaire

Par ces temps, la majorité d’entre nous prend l’animation pour acquise, puisqu’elle fait partie de notre quotidien. Par contre, bien qu’on la voie autant, on a rarement tendance à se demander d’où elle vient ou comment elle en est venue à nous être aussi familière. C’est donc ce que je vais expliquer dans ce texte, comment l’animation est partie de rien pour devenir ce qu’elle est de nos jours, en passant par les grands créateurs, les grandes créations et les grandes inventions. Il y a eu trois phases importantes dans son développement: l’ère ancienne, l’ère silencieuse et l’ère technologique.

L’ère ancienne

Pour commencer, remontons très loin dans le temps pour étudier les apparitions de l’animation avant les années 1900, alors qu’on ne se rendait pas encore vraiment compte du potentiel de celle-ci. Les plus jeunes traces dont nous avons la preuve sont ces trois objets:

  • Un bol de poterie datant de 3000 av. J. -C., trouvé sur le site archéologique Shahr-e Sukhteh, en Iran. On y reconnaît facilement une chèvre qui saute.
  • Une muraille égyptienne qui date de 2000 av. J. -C., où on voit le déroulement d’un match de lutte.

Ces deux exemples ne sont pas constitués de dessins successifs, mais l’un à côté de l’autre. Donc on ne voit pas le dessin bouger sous nos yeux, mais on peut tout de même discerner les subtiles différences entre chaque dessin, ce qui démontre un enchaînement, quelque chose qui avance dans le temps. 

  • L’homme de Vitruve, de 1490, par Leonardo Da Vinci. C’est implicite que l’homme bouge, l’image étant modifiée petit à petit et l’angle des bras et des jambes changeant à multiples reprises.

Pour ce dernier cas, les dessins sont superposés, donc ni l’un à côté de l’autre, ni successifs. On les voit tous à la fois, donc le mouvement est insinué, mais pas perceptible.

Bien que ces vieux ancêtres ne donnaient pas la vie à leur dessin, ils ont réussi à suggérer une certaine animation, et ce, depuis que nous, humains, savons dessiner, carrément. 

La réelle animation commence avec la lanterne magique, inventée en 1659. C’est comme l’ancêtre du projecteur. On la surnommait en fait la “lanterne de peur”, parce que la population n’arrivait pas à croire que l’image qu’elle voyait sur le mur ne s’y tenait pas matériellement. Dans l’ignorance, ils pensaient que c’était un fantôme ou un rêve et ils en avaient peur. Pour faire fonctionner la machine, il suffisait de peindre les images sur des plaques de verre. Nous placions ensuite une chandelle à l’arrière des plaques, et sa lumière projetait les images par une lentille placée à l’avant, qui, elle, agrandissait la chose pour qu’elle soit finalement projetée au mur. Tout ça restait assez manuel, car la machine n’était qu’un outil de projection, et le mouvement avait besoin d’assistance pour être créé, c’est-à-dire quelqu’un à côté de la machine qui manie les plaques de verre.

C’est avec l’industrialisation en Europe et en Amérique du Nord, au 19e siècle, qu’on commence à expérimenter avec plus d’engins. En succession sont venus :

Source : Cinémathèque

  • le phénakistiscope, en 1832. Il s’agit d’un disque sur lequel sont les images. L’utilisateur se place devant un miroir et fait tourner le disque, regardant par les petites fentes percées dans le disque. Il verra la réflexion de chacun des dessins individuellement et rapidement dans le miroir et aura l’impression qu’ils ne font qu’un, en mouvement.
 
  • le zootrope, en 1834, et le praxinoscope, en 1877. Ils utilisent le même principe que le phénakistiscope, mais sans miroir. C’est maintenant en forme de cylindre, et les dessins sont enroulés à l’intérieur. L’utilisateur regarde par les fentes de l’extérieur, et le cylindre tourne sur lui-même. Les fentes du zootrope donnent directement sur les dessins, alors que le praxinoscope utilise des miroirs.

    Le praxinoscope


     
  • Le folioscope


    le folioscope, en 1868. Aussi connu sous le nom de flipbook, c’est un carnet où un dessin est fait à chaque page, chacun différent du précédent. Quand on le feuillette rapidement, l’illusion du mouvement est créée.

Dans ces trois machines (pas le flipbook ni le thaumatrope, mais le phénakistiscope, le zootrope et le praxinoscope), le déroulement était en boucles répétitives : on ne pouvait pas raconter d’histoires, puisque les images devraient revenir d’un moment à l’autre.

Théâtre Optique

Emile Reynaud améliore donc le praxinoscope en Théâtre Optique. C’est le même principe, sauf que le fil d’images n’est pas conçu pour être joué en boucle. Il y a une entrée et une sortie pour les dessins, ce qui permet de raconter une histoire avec un début et une fin. La machine tournait, et les dessins embarquaient et débarquaient de la roue. Des miroirs projetaient l’image dans une lentille, qui la projetait, agrandie, au mur. 

Rendus là, nous pouvons voir que les choses avançaient lentement, le monde commençant tout juste à comprendre tout le potentiel de l’animation.

Poursuivre la lecture 
Partie 2 – Le chemin emprunté par l’animation pour qu’elle se rende dans votre salon (2/3)

Collaboration spéciale Mont Notre-Dame