Culture Vie scolaire

Les Guatémaltèques, des gens heureux

Eleonore Liang, Finissante du Mont Notre-Dame 9 avril 2018

Ce n’est pas inconnu, les gens au Guatemala sont pauvres. Cependant, ils arrivent tout de même à être heureux avec le peu de possessions qu’ils ont. C’est d’ailleurs ce que ma famille d’accueil nous a répété, à moi et à ma co-chambreuse. On nous a souvent mentionné qu’il fallait arriver à être heureux en ayant peu de choses et que c’était tout aussi important pour les personnes possédant beaucoup. La manière dont on arrive à être heureux est dans les liens sociaux, selon eux, en parlant aux autres et en ne cachant rien. Si on veut être heureux, il faut pouvoir s’exprimer pour que les autres comprennent nos besoins.

Ma famille n’était pas la plus riche, mais elle n’était pas non plus la plus pauvre. Par contre, pour permettre à leurs enfants d’aller à l’école privée, les parents devaient occuper, à eux deux, quatre emplois. La mère travaillait de nuit en tant qu’infirmière dans un hôpital, le père travaillait dans une usine de textile dans leur village (San Juan del Obispo). En plus, ils possédaient une pharmacie dans un bâtiment adjacent à leur maison et ils y étaient presque toujours rendus. Par-dessus tout, ils accueillaient des étudiants. Au moment de notre séjour, nous étions au total six jeunes de l’étranger dans leur petite maison. Servir de famille d’accueil pour des touristes est une importante source de revenu pour les Guatémaltèques, et dans notre village, plusieurs familles occupaient cette fonction. Pour nos parents, cela faisait dix ans qu’ils accueillaient des jeunes. Ce n’est toutefois pas tout le monde qui possède cette expérience, mais généralement, tout se passe bien, car les familles savent que si elles font un faux pas, un salaire leur sera retiré.

Cela a pris huit ans à ma famille pour être en mesure de se payer un réfrigérateur et ils ont eux-mêmes construit leur maison. Malgré cela, ils sont probablement les gens les plus accueillants et souriants que j’ai rencontrés. Dans la rue, tout le monde se salue, prend des nouvelles et tous sont les bienvenus chez tout le monde. 

Regardez-moi ces sourires!

PM avec les jeunes de l’école Bendicion de Dios

L’une des activités qui était à notre programme était de passer un après-midi en compagnie d’enfants d’une école pour les familles défavorisées. Les jeunes qui fréquentent l’école Bendicion de Dios sont très pauvres et ils doivent souvent dormir à plusieurs (jusqu’à quatre) dans le même petit lit. Chaque fille du Mont était jumelée à un jeune de huit ou neuf ans. Ensemble, on a participé à quelques jeux, on a fait connaissance, en espagnol, et on s’est enrichi de leur bonne humeur. À mon étonnement, il était très facile de comprendre ce que les enfants disaient et ils se sont très vite attachés. Nous aussi… 

C’est à cette école qu’on a remis le matériel qu’on avait amassé avant le voyage. Ils se chargeraient plus tard de faire la distribution dans les familles. 

L’activité que tout le monde attendait était la pinata. Une fois éclatée, presque tous les enfants se sont rués vers les bonbons. D’autres, tellement habitués à partager, y sont allés sans précipitation et étaient contents des trois ou quatre friandises qu’ils avaient ramassées. Des soeurs jumelles ont même volontiers partagé le même sac, sans se soucier de qui mangerait les bonbons, sans se préoccuper du fait qu’une pourrait en manger plus que l’autre. Le partage a été au rendez-vous sous toutes ses formes; le partage d’objets, d’informations et d’amour entre les jeunes et les filles du Mont. 

Au moment du départ, plusieurs avaient le coeur gros. Les filles avaient passé un merveilleux après-midi en compagnie des enfants et elles étaient désolées de les savoir dans la pauvreté. 

Assurément, l’une des leçons que nous tirerons de ce voyage est qu’il est possible d’être heureux, même en étant pauvre et en ayant peu de possessions. C’est également un but à atteindre pour les plus riches et nous ferons de notre devoir d’apprécier ce que l’on a. À suivre…

Eleonore Liang Finissante du Mont Notre-Dame