Culture Vie scolaire

Échange linguistique Sherbrooke-Whistler. Résumé

Marie-Jeanne Lépine, Mont Notre-Dame 1 juillet 2018

La semaine du 7 au 15 avril dernier, la deuxième semaine de l’échange linguistique a commencé. Voici mon journal de bord de la semaine…

Bonjour! Moi, c’est Anaève. J’ai fait l’échange aussi et j’ai écrit quelques journées. Pour ma part, je n’habite pas chez un de mes jumeaux, donc j’habite chez Reese avec deux autres filles du Mont.

Jour 1: Samedi le 7 avril, Départ pour Montréal

J’ai passé la journée à faire ma valise, je crois que je suis un peu intense. J’ai tellement peur d’oublier quelque chose! Ma valise contient des choses plus ou moins utiles comme de la corde (???) ou du tape… J’ai dit au revoir à ma maison vers 17 h 15 pour me rendre à l’école. Le plus dur, c’était de quitter ma famille. J’avais déjà quitté mes parents durant une semaine mais jamais mes soeurs. Quelques câlins plus tard, l’autobus quittait Sherbrooke en direction de Montréal. Demain, on quitte la province!

Jour 2: Dimanche le 8 avril, Avions et retrouvailles

On se fait réveiller à 4 h ce matin par notre alarme. On aurait peut-être dû se coucher plus tôt hier… Pas grave! L’excitation prend bientôt le dessus, on remballe nos valises et nos sacs à dos et on retrouve la gang de la première navette à l’entrée. On arrive à l’aéroport le visage souriant et plein d’admiration, et on attend les deux autres groupes. Une fois réunis, on envoie nos valises sur le petit tapis roulant et on récupère nos cartes d’embarquement. Un petit arrêt aux toilettes et nous voilà repartis dans l’aéroport! La place la plus stressante de l’aéroport est devant nous: la sécurité! On vide le contenu de nos sacs à dos dans les petits bacs gris et on passe dans le «cadre de porte». «Si votre bac passe de l’autre côté de la vitre, venez faire la file ici!», criait la dame de la sécurité. Eh oui! Mon bac est passé de l’autre côté de la vitre! «Qu’est-ce que j’ai mis de pas correct dedans???» Finalement, ce n’était pas si pire, je n’avais juste pas mis mon ordi dans un bac à part. Je repasse donc la sécurité en regardant mon ordi dans le petit bac gris et je le vois malheureusement retourner derrière la vitre. «Voyons! Qu’est-ce qui se passe avec toi, l’ordi?» Bien sûr, mon ordi était le seul à ne pas être correct une deuxième fois. Les autres me faisaient des «salut» de l’autre côté de la petite barrière. Quelques minutes plus tard, c’était mon tour, ils regardent mon ordi et me laissent partir avec. Yé! On a acheté des trucs à manger et on a attendu patiemment notre embarquement.
Ce premier des deux vols que nous avions à faire aujourd’hui représentait le recommencement de l’aventure qui avait débuté quelques mois plus tôt. Pour d’autres, il était la preuve qu’elles peuvent faire des choses importantes (presque) toute seule. C’était, pour environ 7 filles, le premier vol de leur vie. Une fois rendus à Toronto, on attend notre prochain avion. On finit par embarquer et faire la connaissance du MEILLEUR (selon moi) agent de bord du monde: Karl, qui parlait français (youhou!) et on peut dire qu’il s’est bien occupé de nous. On n’a manqué de rien, et on a même eu le droit à des petites collations gratuites…(j’ai un peu exagéré avec les petits bretzels… Oups!). Il a permis à deux filles de faire leurs preuves en tant que futures agents de bord en ramassant les déchets des gens après la collation, nous a fourni des sacs à vomi colorés et a répondu à nos questions en gardant le sourire. On l’a trouvé tellement super qu’on lui a fait une carte sur un sac à vomi, que toutes les filles de l’échange ont signée. On l’a recroisé deux fois dans l’aéroport et on se croise toujours les doigts pour qu’il s’occupe encore de nous à notre retour. On arrive enfin sur la terre des vaches après 5 heures de vol… pour reprendre un autobus durant 2 heures, de Vancouver à Whistler. Enfin! Ils sont là! On les revoit avec leurs parents. On mange une collation, on revient à la maison, on découvre leur maison, leur quartier, on va jouer au parc avant le souper. Le souper a été, dans mon cas, un moment hilarant. S’expliquer des histoires de fermes laitières en anglais est, dans mon cas, une chose plutôt difficile mais très amusante. J’ai bien hâte que cette longue journée de déplacement (environ 8 h 45 d’autobus et d’avion) se finisse, car demain, on tire à la carabine!

Jour 3: Lundi 9 avril, Aquavan et Biathlon

Je me surprends. Je me suis réveillée à l’heure normale comparativement à plusieurs filles qui se sont réveillée vers 4 h du matin… C’est vraiment différent l’école ici. La classe ressemble à une classe de maternelle pour nous. Avec des tables et des bacs pour leur matériel. Pas de cartables, pas de bureaux, pas de casier. Nous avons toutes été surprises car en arrivant dans l’école, il y a un grand tapis et tout le monde enlève ses souliers et les apporte dans sa classe. On jase un peu de notre première nuit et de nos familles avant de descendre au gymnase, où l’Aquavan de l’aquarium de Vancouver nous attendait. On nous a parlé de plusieurs animaux marins dont le phoque. Vous savez peut-être où je veux en venir… Une fille de Sherbrooke a dit: «Hein! c’est un phoque!» et tous les élèves se sont retournés… Oups! Nous avons appris plusieurs faits sur les baleines, les invertébrés et sur les fourrures des animaux marins. Les gens qui nous donnaient la conférence étaient vraiment très passionnés et ils avaient beaucoup d’énergie, ce qui a rendu leur visite très intéressante malgré la langue différente. Il est dans notre corps à peu près 13 h. Il est donc 10 h ici. Nous avons toutes extrêmement faim… Nous prenons l’autobus jusqu’au parc olympique de Whistler, où on enlève nos sacs et on met nos bottes. On pouvait lire l’espoir dans nos yeux… Le dîner! On a faim! On veut manger! Ben non! On va faire de la raquette à la place! On met nos raquettes (j’en ai personnellement fait avec des espadrilles, pas trop cool comme expérience…ha! ha!) et on se dirige vers la plateforme de tir. On nous explique comment tirer avec une carabine, on fait des essais, des petites courses. Puis là, c’est vrai. La vraie course, celle où il faut vraiment se forcer. On se place en équipe de 7 et, à tour de rôle, on doit courir plusieurs centaines de mètres en raquettes (!!!) et on fait 5 tirs sur une cible. Quand on manquait un tir, on devait s’ajouter 100 m de course. On a eu bien chaud et on mange enfin. En revenant, on s’arrête pour voir une magnifique chute et prendre des photos. Rendus à l’école, nous nous séparons et, avec plusieurs personnes, on se met en route vers notre maison. Nous, on capotait. On revient sur le petit chemin asphalté et les montagnes… Les montagnes! Elles sont toujours là! Elles sont si belles! Eux, c’est leur quotidien et ils s’en foutent pas mal. Je repense à notre cher Mont Bellevue et je me dis que je suis mieux d’en profiter… Nos jumeaux ont organisé une grande sortie au cinéma. Nous nous sommes rassemblés dans le Whistler Village pour aller voir le film La saison miracle.

Jour 4 : Mardi 10 avril, Déjeuner à l’école, Musée de la culture Aborigène et Whistler Village

Un bon déjeuner nous attend ce matin. Les élèves de l’école la Passerelle (l’école francophone fusionnée avec l’école Spring Creek Community School, l’école de nos jumeaux) nous ont préparé des pancakes, du chocolat chaud et des fruits. C’était délicieux! Après s’être régalés, nous avons pris l’autobus en direction du musée Aborigène, le musée de la culture Lil’wat. Au début de la visite, nous avons participé à une danse durant laquelle on nous avait attribué des animaux qui représentent leur nation soit le loup, l’orque, le corbeau et l’aigle. À la suite de cette expérience, ils nous ont séparés en trois groupes pour nous diriger soit dans une petite salle de cinéma pour écouter un petit film de 20-25 min. dans la partie plus «musée», soit vers la fabrication de bracelet en cèdre tressé. Nous nous sommes tous retrouvés pour aller dîner et faire un petit sac de médecine en cuir. Ce musée m’a impressionnée puisque nous en avions fait un au Québec mais je ne l’avais pas aimé, donc je pensais que celui à Whistler allait être pareil, mais j’ai bien aimé cette journée. En revenant à leur école, nous avons fait une petite marche dans le village de Whistler pour voir les anneaux olympiques de Whistler et commencer un petit magasinage. Rendus à l’école, la mère de ma jumelle est venue nous chercher tous les trois puisque ma jumelle avait un cours de danse. Pendant 2 h, nous sommes allées marcher autour d’un lac et nous sommes allées voir des chutes. C’était le temps de prendre de belles photos! En arrivant vers 8 h, nous avons mangé un bon chili que son père avait préparé. C’était plutôt tard pour manger, mais c’était sûrement dans leur habitude. Après ce délicieux repas, nous sommes allées nous coucher puisque nous étions très épuisées de notre marche.

Jour 5 : Mercredi 11 avril, Conférence sur les ours, randonnée au Train Wreck et Gazebo + Spa

Malgré le fait qu’il ait plu un peu ce matin, la journée s’annonce très agréable. Michel Allen, un spécialiste des ours noirs, est venu nous donner une conférence sur ces grosses bêtes de la région de Whistler. Nous en avons appris beaucoup au cours de cette heure très agréable sur ces animaux imposants et magnifiques. Il nous a montré plusieurs vidéos qu’il avait réussi à enregistrer à l’aide de petites caméras. Nous avons pu apercevoir également des carcajous, des cougars, des grizzlis et des moufettes sur ses vidéos. Il nous a montré des crânes d’ours pour nous montrer combien ils étaient gros et c’est sérieusement très surprenant! À la fin de notre rencontre avec Michel Allen, on retourne dans la classe pour enfiler nos vêtements chauds avant de se diriger vers le train wreck, un lieu dans une magnifique forêt, où un train a déraillé en 1958. Plusieurs artistes sont venus y faire des graffitis, ce qui rend ces wagons tout rouillés magnifiques. La majorité des filles ont pris de nombreuses photos avec leurs amies tandis que les gars avaient localisé une grosse flaque d’eau. Le jeune garçon de 6 ans en eux en a profité pour essayer de trouver la façon la plus originale de sauter par dessus la flaque qui avait une profondeur d’environ de 50 cm. Ce qui devait arriver arriva et un des garçons est tombé dedans! Ce qui a rendu le truc beaucoup plus amusant. Plusieurs personnes sont venues découvrir l’origine de ce bruit plutôt étrange. Les gars ont continué de sauter par dessus la flaque jusqu’à ce qu’on parte. Nous avons pris le chemin du retour et nous avons repris le pont suspendu en direction du gazebo où notre dîner nous attendait. On a dévoré nos lunch et mangé des petites guimauves que nous avons fait griller sur des petits feux puis des chocolats chauds nous ont été servis. Nous étions à peu près 15 à rester dans le Cheakamus, le village olympique de Whistler. Ce qui veut dire que nous pouvions simplement retourner chez nous à la place de retourner à l’école car le gazebo était dans notre quartier. Comme il faisait autour de 1 ou 2 degrés dehors à cause du ciel couvert, on s’est retrouvé, avec une gang de filles du quartier, dans le spa de Reese, une fille de l’échange. Nous avons joué à vérité ou conséquence, et j’ai particulièrement apprécié cet après-midi. On retourne à la maison pour le souper, on prend notre douche et on retrouve une majorité des gens de l’échange à Bounce, un centre de trampoline. On passe une très belle soirée ensemble et on revient à la maison. On s’endort en un claquement de doigt. 

Jour 6 : Jeudi 12 avril,  Journée à Squamish : Patin et Sea To Sky Gondola 

C’est une autre ville du Sea to Sky corridor que nous découvrons aujourd’hui: Squamish! Squamish est à environ 30 minutes de Whistler. C’est l’une des journées avec la plus belle température. C’est dommage car nous allons passer la majorité de l’avant-midi dans l’aréna. On enfile nos patins, certains mangent un peu puis on se précipite sur la glace. On patine, on se traîne dans les trucs qui aident les plus jeunes à patiner. On reste patiner durant une bonne heure et on reprend l’autobus vers la montagne. On forme des équipes et nous nous dirigeons vers la file pour prendre la gondole. La montée est vraiment belle avec les montagnes et l’eau au loin. On prend une tonne de photos et la gondole arrive en haut. Nous mangeons rapidement, puis nous enfilons nos vêtements chauds. On se divise en deux groupes pour faire deux activités distinctes: un petit cours de «survie» en forêt et une randonnée dans le bois. L’une consiste à suivre notre guide. On en apprend beaucoup sur la nature et l’environnement de la région. L’autre consiste à fabriquer une civière avec des manteaux. On peut maintenant partir en forêt en toute sécurité! On retourne chez nous et on joue un peu dehors avant le souper.

Jour 7, Vendredi 13 avril, Musée d’art Audain, magasinage au Whistler Village, Potluck et Big Air

Ce matin-là, nous pouvions nous réveiller un peu plus tard puisque l’activité commençait plus tard dans la matinée. Après un petit-déjeuner, nous étions prêtes à partir pour le musée d’art Audain. Avant d’arriver au musée, la mère de Reese a décidé d’arrêter au Starbucks pour nous acheter un chocolat chaud. Rendues au musée,  il fallait attendre les autres pour pouvoir commencer notre visite. Les guides nous ont séparés en 3 groupes. Un qui commençait avec une des 2 visites et l’autre, avec l’activité. J’étais dans le groupe qui commençait par l’activité. Cette activité était que chaque équipe coloriait soit l’eau, soit la terre ou la mer. Nous avions la mer. À la fin, on mettait les 3 dessins ensemble et ça nous donnait un énorme et beau dessin sur lequel tout le monde avait travaillé et qui représentait le Sea to Sky. Normalement, après le musée, tout le monde allait manger et magasiner, mais moi, puisque je n’avais pas habité chez mon jumeau et que je ne l’avais pas vu, lui et sa famille m’ont amenée faire le Sea to Sky pour que je puisse passer un peu de temps avec lui et connaître un peu sa famille. Mais cette journée, il ne faisait pas très beau donc le Sea to Sky était fermé, mais pas pour monter en haut de la montagne. Rendus en haut, ses parents m’ont demandé si je voulais un chocolat (un autre, oui!) et j’ai accepté avec plaisir :)! Après cette petite collation d’après-midi, nous sommes redescendus pour finalement retrouver Reese et les filles pour nous diriger vers la piscine. Reese avait son cours de danse donc nous avions décidé d’aller nager. Comme quand nous jumeaux étaient venus au Québec, le vendredi, il y avait un potluck avec les familles et tous les jeunes. Donc, après s’être baignés et douchés, nous nous sommes rendus à l’hôtel pour le potluck. C’était la dernière soirée pendant laquelle j’allais voir mon jumeau, mais ma jumelle n’y était pas. À cette soirée on nous a montré une vidéo avec des photos que nous avions prises pendant la semaine. Après le potluck, nous nous sommes rendus au Big Air, là où il y avait la compétition de ski. C’est impressionnant de voir de proche des gens qui sautent si haut et avec aussi d’habileté! Puisque nous étions très fatigués et que le lendemain nous partions à Vancouver sans revenir à Whistler, nous devions nous préparer à partir! Une grosse et bonne nuit de sommeil nous attendait! 

Jour 8: Samedi le 14 avril : Journée en famille

C’est fou le petit sentiment que ça fait quand on sait qu’aucune alarme ne nous réveillera brutalement le lendemain…. Malgré tout, je ne suis pas une personne qui se réveille à 10 h. 8 h 30, c’est parfait pour moi! On déjeune de pain doré et d’oranges et on s’habille chaudement en vue de notre activité «familiale». Sa mère nous a organisé une magnifique journée durant laquelle nous pourrons apprécier la vue et notre dernière journée à 100%. On quitte la maison vers 10 h pour nous diriger au Whistler Village, alias le bas de la montagne Whistler (parce que la montagne s’appelle aussi Whistler). C’est fou! Il y a les petits commerces et les petits restaurants, et la montagne imposante. Il y a les gens bien habillés avec leurs sacs de magasinage puis les gens en manteau d’hiver avec leurs skis. C’est le printemps en bas et l’hiver en haut. On rencontre 4 autres filles de l’échange et on embarque dans la gondole qui nous emmènera au sommet de la montagne. Durant la montée, elles nous expliquent les pistes, les codes de couleurs, qui ski où. Il y a une zone où nous nous sommes tous dit :« Ça me semble idéal, ici! Je pourrais skier dans ces pistes sans problème!» accompagné d’une petite fierté. La réponse n’a pas tardé : «Ha ha! C’est les enfants entre 1 et 7 ans qui skient ici!» Eh oui! Notre petit sourire n’aura pas duré longtemps… On arrive en haut, on rencontre d’autres gens de l’échange et on se dirige vers l’endroit d’où la gondole du Peak-to-peak arrive. On fait la file et on entre dans cette grosse gondole rouge de 28 personnes environ 5 minutes plus tard. C’est tellement beau! Il y a des gens qui skient, des arbres qui ressemblent à des étoiles quand on les voit d’en haut, une petite rivière… Jayden (un gars de l’échange) fait son guide en nous donnant quelques informations. On le trouvait très bon jusqu’à ce qu’on remarque qu’il lisait les informations collées dans le haut des vitres de la gondole… On arrive sur Blackcomb sans mots. Nous voyons le ciel et les montagnes à perte de vue… Nous prenons un moment pour aller manger des poutines de l’Ouest. Qui sont, soit dit en passant, beaucoup moins bonnes que celles de notre très cher Louis Luncheonette. Est-ce vraiment si compliqué de réussir une bonne sauce brune? On mange quand même avec appétit en regardant les trucs cool que comporte une cafétéria de montagne britanno-colombienne. On peut charger nos téléphones dans une petite borne et il y a aussi un Wi-Fi gratuit. On teste la borne et c’est vraiment cool. C’est le petit truc qu’il manque au Mont Bellevue, je pense… Nous revenons sur Whistler dans une gondole grise avec un fond en verre cette fois. Nous prenons encore beaucoup de photos et rions encore en nous moquant de nos jumeaux qui prennent plus de photos que nous. On retourne dans le village en jouant à «Would you rather…?». En bas, on prend notre dernier chocolat chaud de la semaine et on fait de grosses réserves de barres tendres avant de retourner à la maison. Je termine ma valise pour demain, je descends dans la cuisine pour retrouver ma jumelle. Jusque-là, tout va bien. Sa mère me demande l’heure de mon vol. «8 h en direction de Montréal». «Tu es sûre? Le vol de 8 h en direction de Montréal est annulé…» Quoi? Plusieurs questions se bousculent dans ma tête… On revient comment? Est-ce que Julie est au courant? Pourquoi? On restera ici combien de temps? J’appelle Julie et elle parvient à me rassurer. Tout est correct et nos parents sont au courant. Plusieurs adultes sont au téléphone pour trouver une façon de revenir chez nous. On restera une journée de plus ici. Je crois que je n’ai jamais reçu autant de notifications de ma vie. Le groupe de l’échange, notre groupe de classe. ***VOL ANNULÉ DEMAIN***. Au moins tout le monde sera au courant… On écoute un film avant de nous coucher. Au moins, on n’aura pas à se réveiller à 4 h 30…

Jour 9 : Dimanche le 15 avril, Jour supplémentaire

Hier, j’ai oublié d’enlever mon alarme. Fudge. Heureusement, j’ai réussi à me rendormir pour profiter encore d’un bon 4 heures de sommeil. On déjeune de pain doré et de jus d’orange. Ma jumelle doit aller à ses cours de ski ce matin. Je resterai donc seule durant quelque temps puis j’irai rejoindre une autre fille du Québec qui habite proche de chez moi. Ensemble, on va au parc où l’on fait la connaissance d’un jeune garçon qui ne devait pas avoir plus de 5 ans. On lui a demandé son nom mais… il n’a comme pas répondu… Avec notre nouvel ami, on transforme le module de jeux en bateau et nous devons sortir pour aller pêcher du homard toutes les deux minutes. Nous repartons du parc environ 2 heures plus tard pour revenir chez nos jumeaux. Il fait vraiment beau aujourd’hui. Il y a beaucoup de soleil et peu de nuages, les montagnes sont donc magnifiques. Je la quitte pour aller dîner et je la retrouve avec plusieurs autres personnes de l’échange qui habitaient dans le même quartier que nous. On joue au ballon dehors durant le reste de l’après-midi, puis on rentre et on mange une petite collation chez Jayden, un gars qui habite près de chez nous. On reçoit un courriel disant qu’on part dans 1 h 30. Les notifications recommencent. Puis un second disant qu’on part dans une heure… encore plus de notifications! On court chez nous, je finalise ma valise et on part pour l’école. On quitte nos jumeaux et leur famille. C’est plus difficile cette fois, car on sait que nous n’avons que de très minces possibilités de les revoir un jour. Le trajet est magnifique. Les montagnes et l’eau, c’est superbe. On prend un max de photos encore une fois. La ville s’ajoute au paysage, nous savons que nous sommes rendues à Vancouver. Les cerisiers sont en fleurs et la ville est très colorée. Plusieurs filles pensent à venir s’installer ici… On mange dans un restaurant toutes les filles ensemble et on se remémore nos meilleurs souvenirs de voyage.

Jour 10 : Lundi le 16 avril : Retour vers Sherbrooke

Je me réveille mélangée. J’ai hâte de revenir chez moi, de revoir mes amies, de parler français. Mais j’aurais aussi voulu rester encore longtemps ici. On part pour l’aéroport avec nos valises pleines de souvenirs et de vêtements sales. Nous sommes un peu en retard. Pas le temps de traîner! Mon ordi passe la sécurité sans aucun problème (youhou!) de même que pour la grosse majorité des filles. On s’achète de quoi grignoter dans l’avion rapidement et on fait la file pour l’embarquement. Le voyage se déroule sans anicroche et c’est complètement magnifique. Il fait noir en bas et quand on dépasse les nuages le ciel est couleur saumon. On voit le soleil qui perce au travers des nuages. À Calgary, on doit courir dans l’aéroport mais on arrive à temps. Plusieurs filles profitent du voyage pour reprendre un peu d’énergie. Arrivés à Montréal, il nous reste encore deux heures d’autobus à prendre. je regarde la moitié des filles débarquer à Magog et je les envie. Moi aussi, j’aimerais rentrer chez moi tout de suite et voir mes parents. Ce n’est que 30 minutes plus tard que mon souhait se réalise. Ça fait du bien de revoir sa famille et de rentrer dans nos affaires. Je dirais que ce voyage-là m’a permis de prendre confiance en moi. J’étais toute seule et je devais m’exprimer dans une langue qui n’est pas la mienne. J’ai vraiment aimé l’expérience et je le conseille à tous!

Marie-Jeanne Lépine Mont Notre-Dame