Culture

La disparition des lucioles : un regard vers l’avenir

Océanne Hardy, Mont Notre-Dame 25 septembre 2018

Vendredi 21 septembre dernier, un bijou de la cinématographie a pris d’assaut les salles de cinéma du Québec.  En effet, le récipiendaire du prix du meilleur long-métrage canadien, La disparition des lucioles, est désormais à l’affiche et en laissera plusieurs bouche bée devant ce chef-d’oeuvre québécois.

La disparition des lucioles met en scène Léo, interprétée par Karelle Tremblay, une adolescente frustrée de la vie qu’elle mène dans son petit coin de pays. Elle fera la rencontre de Steve [Pierre-Luc Brillant], un musicien et professeur de guitare solitaire. Entre son beau-père populiste qu’elle déteste, son père poussé en exil dans le Nord et son professeur de guitare sans ambition, elle tentera de peindre son propre tableau de son avenir.

Des messages remplis de vérité

De nombreux aspects font de ce film une oeuvre qui détonne. On peut, premièrement, souligner l’importance des messages transmis dans ce long-métrage. Malgré que ce film soit adressé sur un ton léger et humoristique, celui-ci n’en reste pas vide de messages. De fait, le réalisateur et scénariste, Sébastien Pilote, a dessiné un portrait abstrait du fossé qui se creuse entre la génération actuelle et celle du futur. On le remarque dès les premières scènes alors qu’on ressent un malaise entre Léonie, le personnage principal, et les quatre adultes qui l’accompagnent lors d’un souper. Évidemment, Sébastien Pilote ne s’est pas arrêté là. Au cours de son film, il en profite pour montrer la vie en région, les difficultés de la préparation du passage de l’adolescence au monde adulte et la relation père-fille.

Des décors éclatants

L’extraordinaire travail fait par le directeur photo, Michel La Veaux, vaut pour beaucoup dans l’appréciation du film. Les décors, très colorés et estivaux, apportent de la luminosité au récit. La présence de couleurs éclatantes donne une fraîcheur au film. De plus, cet éclat de couleurs est à l’image du personnage principal, Léo, c’est-à-dire vivant, expressif, dynamique, exubérant, vibrant et jeune.

Une trame sonore hors du commun

Finalement, on ne peut s’empêcher de remarquer la très grande présence de la musique. En effet, l’évolution entre Léo et Steve se fait lors des cours de guitare, mais la trame sonore du film permet de donner un regard plus tendre sur les choses. Pour le réalisateur, il était inévitable que la musique occupe une place plus importante dans cette oeuvre. Elle permet de représenter les émotions des personnages et de ressentir l’intensité des actions.

Bref, La disparition des lucioles est, selon moi, un film qui vient de s’ajouter à la liste des incontournables de la cinématographie québécoise. Autant pour la qualité des messages transmis que pour la beauté des décors et de l’image, ou encore pour la superbe utilisation de la musique, ce film est digne du prix qu’il a reçu, soit le meilleur long-métrage canadien. Le travail impeccable fait du côté de la musique et de l’image rend le visionnement de ce film agréable autant pour les yeux que pour les oreilles.

Trouver notre place dans ce monde, celui dans lequel chacun peut apporter des changements, peut s’avérer être une tâche plutôt ardue. Toutefois, ce film nous rappelle que malgré les grosses lumières de ce monde, parfois il faut se retrouver dans la noirceur afin d’apercevoir nos lucioles, nos petites lueurs d’espoir.

• La disparition des lucioles • Comédie dramatique •  Durée : 96 min. •

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En collaboration avec

Océanne Hardy Mont Notre-Dame