Culture

Charlotte a du fun : l’art de s’amuser

Océanne Hardy, Mont Notre-Dame 15 mars 2018

Photo : LES FILMS SÉVILLE

Un nouveau chef-d’oeuvre québécois a fait son entrée dans nos cinémas le 2 mars dernier. En effet, le film Charlotte a du fun, réalisé par Sophie Lorain, vient de prendre l’affiche et celui-ci en surprendra plusieurs. Les nombreux choix artistiques audacieux font de ce film une réalisation qui diffère de tout ce qu’on a déjà vu.

Ce long métrage met en scène Charlotte (Marguerite Bouchard) qui, à la suite d’une rupture inattendue avec son amoureux de longue date, trouve réconfort auprès de ses deux meilleures amies, Mégane (Romane Denis) et Aube (Rose Adam). C’est en déposant leur candidature au Jouets Dépôt qu’elles rencontreront leurs charmants collègues avec qui Charlotte multipliera les aventures.

C’est avec embarras qu’elle découvrira, quelques semaines après son embauche, qu’elle a couché avec la grande majorité de ses confrères. Elle lancera un mouvement d’abstinence, encourageant les filles travaillant avec elle à reprendre le contrôle de leur corps en faisant vœu de chasteté.

Des thèmes peu communs

Après le visionnement de cette oeuvre, on ne peut s’empêcher de féliciter la scénariste Catherine Léger et la réalisatrice Sophie Lorain pour leur magnifique film. Celles-ci ont mis en avant des thèmes tels que la sexualité, l’adolescence et la culture du double standard, qui sont encore très peu représentés au Québec. Les deux femmes ont relevé le défi de mettre en avant des sujets encore tabous, et ce, de manière remarquable.

Une histoire sans jugement

Tout dans ce film est mis en place pour que nous passions un agréable moment à nous esclaffer et à nous divertir. Pour Sophie Lorain, il était important de traiter des sujets du film sur le ton de la comédie. Elle ne voulait pas qu’il y ait de morale ou de jugement. C’est la raison pour laquelle on ne retrouve aucun adulte dans le film. De plus, il était important pour la réalisatrice que le film soit non moralisateur, car s’il y a un message que Sophie Lorain voulait passer, c’est que nous ne devons pas nous sentir coupables d’avoir du plaisir, surtout à l’adolescence, puisque si nous n’en profitons pas lorsqu’on est jeune, quand le ferons-nous ?

L’absence de couleurs pour faire ressortir les mots

Un autre élément que l’on ne peut pas manquer et qui fait de ce film une oeuvre unique, c’est l’utilisation du noir et blanc. De nos jours, très peu d’oeuvres cinématographiques sont visionnées en noir et blanc et, pourtant, pour Sophie Lorain, ce choix était évident. L’objectif principal était de mettre en avant les mots plutôt que les images. En effet, le fait que le film soit en noir et blanc nous force à nous concentrer davantage sur les dialogues. De plus, le noir et blanc permet de rendre le décor moins chaotique. Une grande partie de l’histoire se situe dans un magasin de jouets, ce qui peut rendre l’arrière-plan très coloré et anarchique.

Des femmes fortes

Finalement, le jeu épatant des acteurs a grandement aidé au succès de ce long-métrage. Les jeunes actrices Marguerite Bouchard, Romane Denis et Rose Adam ont merveilleusement bien donné vie à trois adolescentes fortes, libres et, surtout, bien dans leur peau. Je trouve admirable de voir trois jeunes femmes qui sont représentées comme des jeunes femmes indépendantes qui n’ont pas peur de s’exprimer.

Pour tout dire, Charlotte a du fun est assurément un film à voir. Autant pour les thèmes innovateurs et le ton comique et léger que pour l’importance des mots ou la force des personnages, ce film pour ados est rempli de vérité et permettra à de nombreux jeunes de se reconnaître. La période de l’adolescence peut parfois être stressante. Entre quitter le monde de l’enfance et rejoindre celui des adultes, on peut parfois en perdre la tête. Cependant, il faut en profiter. Nous sommes jeunes qu’une seule fois et, comme ce film nous le rappelle, autant se faire du fun!

• Charlotte a du fun • Comédie dramatique •  Durée : 90 min. •

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En collaboration avec

Océanne Hardy Mont Notre-Dame