Culture

Calendrier cinématographique: les films à voir en novembre

Elhana Beaulieu, Finissante du Mont Notre-Dame 17 novembre 2017

Les mois d’octobre, novembre et décembre sont souvent riches en nouveautés cinématographiques intéressantes. En effet, la majorité des chouchous du Festival de Cannes, qui se déroule en mai, et plus récemment de La Mostra de Venise et du Festival de Toronto arrivent (enfin!) sur nos écrans québécois à cette période. Un inventaire des sorties marquantes paraîtra ainsi au début de chacun de ces trois mois, afin de vous guider dans vos découvertes. Voici donc le répertoire de novembre :

Wonderstruck (Après la foudre) – 3 novembre

Adaptation du roman jeunesse homonyme de Brian Selznick, publié en 2011, ce film a été sélectionné en compétition au dernier Festival de Cannes. Le livre qui l’inspire, mêlant texte et illustrations (tous deux réalisés par Selznick), avait causé un engouement généralisé dès sa sortie. On y raconte l’histoire de deux enfants sourds, à deux époques différentes: une petite fille en 1977 qui fugue pour aller retrouver une actrice qu’elle admire et un jeune garçon en 1927 qui, après la mort de sa mère, part trouver son père qu’il n’a jamais connu. C’est Selznick, dont un autre des romans a déjà été adapté au cinéma par Scorsese (Hugo Cabret), qui a écrit le scénario. C’est ainsi qu’en 2015, Todd Haynes s’empare du projet et y amène plusieurs autres de ses fidèles collaborateurs, notamment le directeur de la photographie Ed Lachman, la productrice Christine Vachon, le compositeur Carter Burwell et l’actrice Julianne Moore. Michelle Williams figure également au casting de ce long-métrages qui suscite des critiques mitigées. Mais tous s’entendent pour dire que le film vaut le coup d’oeil uniquement pour sa direction artistiques impeccable, comme toujours avec ce réalisateur spécialiste des films d’époques aux esthétiques soignées, acclamé pour I’m Not There et Carol, entre autres.

Murder on the Orient Express (Le Crime de l’Orient Express) – 10 novembre

C’est depuis 2013 que 20th Century Fox tente de concrétiser le projet, qui s’est finalement mis en branle avec l’arrivée de Kenneth Branagh, célèbre et polyvalent acteur, dramaturge et réalisateur britannique amateur de Shakespeare, à la réalisation. Adapté d’un des plus célèbres romans de la reine du suspense Agatha Christie, datant de 1934, ce film regroupe le casting le plus impressionnant de l’année, avec notamment Penélope Cruz, Willem Dafoe, Judi Dench, Johnny Depp, Michelle Pfeiffer, Daisy Ridley et Kenneth Branagh en Hercule Poirot, le personnage vedette de l’auteur, qui figure dans 84 de ses histoires. Ce n’est pas la première adaptation du classique à l’écran, puisqu’un film a déjà été fait en 1974, ainsi qu’un téléfilm en 2001. Le film de 2017 cumule un score correct de 70% sur Rotten Tomatoes, malgré l’enthousiasme monstre qu’a suscité sa sortie.

The Killing of a Sacred Deer (Mise à mort du cerf sacré) – 10 novembre

Ce long-métrage du réalisateur grec Yórgos Lánthimos a obtenu ex aequo le prix du scénario au Festival de Cannes, pour son ambiance étrange à mi-chemin entre le suspense, l’horreur et le drame. C’est la deuxième fois qu’un des films de Lánthimos est sélectionné pour compétitionner sur la Croisette et également la deuxième fois qu’il met en scène Colin Farrell, après The Lobster. Son dernier film dresse le portrait d’une famille fortunée qui s’effondre graduellement quand un jeune garçon, que le père a pris sous son aile, s’installe chez eux. La femme du personnage principal, père de famille et chirurgien respecté, est jouée par Nicole Kidman, qui opère dernièrement une montée inattendue dans le cinéma répertoire. Avec un score de 80% sur Rotten Tomatoes, cette satire de «la famille américaine disséquée sans pitié » (Télérama) promet une expérience des plus uniques, à la manière d’American Beauty (Sam Mendes) ou Virgin Suicides (Sofia Coppola).

La petite fille qui aimait trop les allumettes – 17 novembre

Présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto (TIFF), ce film est librement inspiré du roman québécois de Gaétan Soucy, traduit dans un vingtaine de langues et récipiendaire de plusieurs prix littéraires. C’est Simon Lavoie, acclamé l’année passée pour Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau (Prix Canada Goose pour le meilleur film canadien au TIFF), qui en assure la réalisation, seul cette fois-ci (son film précédent était coréalisé avec Mathieu Denis). On y raconte l’histoire d’un garçon et une fille élevés reclus par un père qui leur empêche tout contact avec le monde extérieur, d’une mystérieuse créature qu’ils gardent captive dans la grange, d’un vent de liberté qui souffle quand le père meurt et que les enfants sont laissés à eux-mêmes, libres de découvrir ce qui se cache au-delà de la forêt. Entièrement tourné en noir et blanc, le film a suscité des critique assez élogieuses jusqu’ici, qui encensent notamment le talent des jeunes acteurs, dont Marine Johnson, considérée par plusieurs comme une véritable révélation.

The Square – 24 novembre

Palme d’or controversée du dernier Festival de Cannes, cette satire suédo-danoise a été réalisée par Ruben Östlund, dont un des films avait déjà été sélectionné dans la catégorie underground Un Certain regard du festival en 2014. L’intention première étant de montrer l’hypocrisie de notre société, on y dépeint un conservateur de musée prétentieux, arrogant mais apprécié, qui supporte de nobles causes et met sur pied une exposition à vocation altruiste nommée The Square. Le vol de son cellulaire, puis l’accueil inattendu de sa nouvelle exposition seront pour lui le début d’une descente aux enfers qui révèlera peu à peu sa vraie nature. La mise en scène est «brillante» selon Télérama, cumulant malaises et moments d’humour insolite et parfois noir dans un cadre d’un esthétisme soigné, même si le désir de provoquer manque de subtilité et que le film s’étire apparemment en longueurs. Mais malgré ses prétendus défauts, The Square est un film à voir, comme tous ceux qui suscitent la polémique et les avis controversés.

 

Elhana Beaulieu Finissante du Mont Notre-Dame