Société

1,5°C, ça approche rapidement…

Annabelle Vellend, Mont Notre-Dame 11 décembre 2020

Le 12 décembre 2015, 195 pays signent l’Accord de Paris à la COP21 (21e conférence des parties). Ces signataires promettent de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour éviter d’atteindre un réchauffement climatique de 2°C, ou mieux encore, 1,5°C, au-dessus des niveaux préindustriels. Ça fait cinq ans de cela et les actions posées par les gouvernements restent insuffisantes.

Prenons comme exemple le gouvernement du Québec: il considère encore le déroulement du projet de GNL Québec, qui impliquerait la construction d’un gazoduc de plus de 750 km pour transporter du gaz naturel liquéfié de l’Ouest canadien jusqu’au Québec dans le but d’être ensuite exporté. Ce projet a le potentiel d’éliminer la grande majorité des efforts de réduction d’émissions de notre province depuis 1990, en plus de passer par des écosystèmes protégés et plusieurs territoires de Premières Nations, où les peuples ont des opinions mixtes sur le sujet. Ce projet ne peut pas faire partie d’un futur vert et durable au Québec.

Comment pouvons-nous atteindre nos cibles?

Selon les modèles des scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, ou IPCC en anglais), pour rester sous le seuil de 1,5°C de réchauffement, nos émissions doivent diminuer de 45%, à comparer aux émissions de 2015, d’ici 2030. Nous devrons aussi atteindre la carboneutralité mondiale autour de l’année 2050. Pour éviter un réchauffement de plus de 2°C, nos émissions doivent diminuer de 25% d’ici 2030 et nous devrons atteindre la carboneutralité plus ou moins en 2070. Pour atteindre ces objectifs, des transitions profondes et rapides dans tous les secteurs, notamment l’énergie et les systèmes industriels, doivent se produire. Une diminution énorme d’émissions de CO2, de méthane, de carbone noir et d’autres GES est aussi nécessaire. Tout cela est ambitieux, mais pas impossible.

Il nous reste peu de temps, mais il n’est pas encore trop tard pour agir. Nous devons prendre en contrôle la situation du réchauffement climatique et les gens au pouvoir doivent toujours garder en vue ces objectifs. La crise de la COVID-19 a profondément perturbé le monde entier et en ce moment, elle semble être notre seule priorité. Cependant, la crise climatique n’est pas simplement disparue. Le vendredi 11 décembre, les jeunes à travers le monde feront la grève pour le climat, seuls ou en groupe masqués et distancés, pour dénoncer l’inaction climatique et montrer à tous que les changements climatiques sont encore bien présents. C’est notre devoir collectif d’agir, et ensemble nous serons capables.

Sources:

https://www.greenpeace.org/canada/fr/communique-de-presse/24849/le-projet-gnl-quebec-en-bref/

https://www.equiterre.org/en/news/gnl-quebec-%E2%80%93-what-you-need-to-know 

https://www.ipcc.ch/sr15/chapter/spm/

https://www.carbonbrief.org/analysis-how-much-carbon-budget-is-left-to-limit-global-warming-to-1-5c

https://www.cbc.ca/news/canada/montreal/gazoduq-pipeline-natural-gas-1.5493871  

Annabelle Vellend Mont Notre-Dame